Le déchet d’aujourd’hui, une ressource de demain
Depuis 2006, suite à la publication d’une règlementation environnementale spécifique, l’ensemble des déchets d’équipements électriques et électroniques (les DEEE) fait l’objet d’une collecte séparée des autres flux de déchets dans le but d’être dépollué puis recyclé.
La réglementation répond à une double attente de la société : celle d’éviter les impacts et les nuisances liées à la fin de vie des équipements électriques et celle de préserver les ressources naturelles en limitant l’extraction minière.
Recyclons nos déchets pour en faire des ressources
Elle établit une hiérarchie des modes de traitement qui vise à réduire les déchets à la source : il s’agit réemployer ou réutiliser les équipements quand c’est possible, sinon, de les traiter dans de bonnes conditions (sous-entendu, respectueuses de l’environnement et du droit du travail) en privilégiant le recyclage-matière puis les autres formes de valorisation (notamment énergétique).
Une filière française de réutilisation et de recyclage s’est donc constituée du fait de l’opportunité de développer une activité économique locale liée à la gestion des DEEE et de l’encadrement strict de l’export des DEEE par la convention de Bâle (afin d’éviter les scandales sanitaires et sociaux dans des pays en développement et de garantir un traitement conforme des déchets dangereux quel que soit le lieu de leur traitement).
Cette filière s’appuie sur l’offre de services et le savoir-faire des acteurs opérationnels, notamment de l’Economie sociale et solidaire. Cela se traduit par la mise en place d’outils industriels dédiés aux DEEE et par différentes activités de recherche et développement pour améliorer la récupération et la régénération des matières premières. Ces activités sont créatrices d’emplois locaux, notamment en insertion.
Le recyclage dans les règles de l’art parait donc être une absolue nécessité. Mais comment sont organisées les opérations indispensables à la transformation du déchet en une nouvelle ressource ?
Une fois collectés, les DEEE sont regroupés sur des plateformes logistiques puis triés par famille d’équipements (taille, nature, fonction, composition, modalités de dépollution), avant d’être acheminés sur des centres de traitement dûment sélectionnés. Ils subissent alors plusieurs phases de dépollution (retrait des condensateurs, captation des gaz à effet de serre ou détruisant la couche d’ozone, extraction de lampes au mercure), de broyage et de séparation des matières. Ces dernières pourront ensuite partir en affinage et être réinjectées dans un circuit de production.
Compte tenu des enjeux économiques, écologiques et sociaux, des procédures de contrôle (suivi, contrôle et audits par les éco-organismes et les producteurs ; norme Cenelec et label européen WEEElabex) doivent être associées aux opérations de collecte et de recyclage. Ces procédures limitent les risques de non-conformité et s’inscrivent dans une démarche d’amélioration continue. La filière progresse encore et intègre à présent les principes de l’économie circulaire pour poursuivre le développement d’une industrie compétitive.
Si chacun agit, tout le monde y gagne !